Chers Grounded,
Si je réapparais à l'improviste sur ce forum aussi longtemps après ma dernière apparition (non moins impromptu sans doute), c'est parce qu'il m'a accompagné une bonne partie de mes plus jeunes années et qu'il m'a beaucoup apporté, musicalement et humainement. Grâce à certains des contributeurs de ce chouette forum, j'ai découvert des artistes devenus aujourd'hui incontournables pour moi. Et j'ai pu exprimer et échanger un peu, mais surtout apprendre énormément sur le groupe qui est à l'origine de cet espace : Groundation, qui reste encore aujourd'hui, comme pour beaucoup ici j'imagine, mon plus beau coup de foudre musical.
Mais venons-en au but de mon post. Si je percute le clavier c'est pour vous faire part de quelque chose qui me tient tout particulièrement à coeur. Et si je profite allégrement de cet espace d’échange et de partage c’est pour vous présenter un album musical unique. Unique, pas moins. Si, si, je pèse mes mots ! Afreekan Children, de Lëk Sèn et I & I Family.
Lëk Sèn, l’ami, le frère, le sénégalais, le lébou. Sèn le citoyen du monde, le père, le fils. Lëk l’artiste, le musicien, le chanteur. Vrai et authentique, l'homme cultive sa simplicité, son humilité et sa dignité. Et pour cause, c’est ce que signifie en wolof « Ngor », le village qui l’a vu naître. Fier de ses racines, sa vie est sans concession : « Music » !
L’artiste est un autodidacte pétri de talent. En effet, en plus d’être un guitariste accompli, Lëk Sèn est aussi compositeur, arrangeur et il est par-dessus tout un chanteur charismatique. Ce n’est donc pas un hasard s’il a pu collaborer avec quelques-uns des artistes les plus respectés de la musique Reggae. Pour les connaisseurs, on parle quand même de Clinton Fearon, Harisson Stafford, Cedric « Congo » Myton, Meta Dia, Kiddus I, ou encore Julia Sarr (choriste de Youssou Ndour, Femi Kuti, Lokua Kanza, …) Et que dire du noyau dur de musiciens qu’il a réussi à réunir autour de lui : Vi-Avelino (guitariste de Tiken Jah Fakoly), Valess Assouan (bassiste, entre autres, de IJahman Levy, vieux Farka Touré, Barrington Levy), Laurent Pena Vieira (batteur de Fayadub, Daara J et de Sundyata), Christophe Laxenaire (Claviériste de Queen Ifrica). I & I Family, seen !
Lëk Sèn est un artiste, au sens premier du terme. Il est même, avec ses amis musiciens, un artisan du son. Ses textes sont écrits en wolof, la langue des premiers jours, de l’insouciance mais aussi des premières peines et désillusions ; et en patois jamaïcain, la langue universelle, celle qui se propage à travers le monde, celle qui lui permet de simplifier sa pensée, de la diffuser et ainsi partager ses combats.
Ses deux magistraux premiers albums : « Burn » (octobre 2010) et « Tomorrow » (janvier 2013), ont été encensés par la critique et le public. Deux productions de très grande qualité, un label reconnu (Chapter Two / Wagram, ex Makaound), des rencontres musicales majeures, une page de son livre...
Lëk a depuis préféré prendre ses distances avec l’industrie du disque. Et s’il a pris ce risque, c’est pour pouvoir garder son identité et son authenticité. S'il a tourné cette page c'était dans l'objectif de ne jamais perdre sa liberté de création afin de ne jamais devenir un produit. Digne et déterminé, inutile de dire que ce risque lui a beaucoup coûté. Et ce serait le trahir que de rentrer dans les détails, mais pour vous donner une petite idée de son humilité et de son intégrité, Lëk Sèn joue quotidiennement dans le métro de Paris pour pouvoir se permettre d’avoir un toit et de louer un modeste 13 m2. En passant, le fait d’avoir un chez-soi est une réalité qui n’est pas sienne depuis bien longtemps.
L’Homme, tout autant que l’artiste, rêve d’un monde meilleur. Militant, il est en mission pour transmettre la culture rasta et sa philosophie humaniste. Son message pourrait ainsi se résumer en 3 mots : Peace, Love & Harmony. Lëk rêve d’un monde meilleur, à commencer par son village natal. C’est dans ce sens qu’est né le très joli projet autoproduit (décembre 2013) : « Hope inna Afreeka », dont les bénéfices étaient destinés à la création d'une école de musique au Sénégal, à Ngor. La tête sur les épaules et le cœur sincère, l’Homme n’en garde pas moins les pieds sur terre. Car pour rêver plus grand, il faut garder les pattes bien ancrées au sol. En effet, l’arbre est d’autant plus solide que ses racines sont profondes. Le talent de l’artiste puise les siennes sur le continent des origines, sa voix s’inspire de son Sénégal et plus particulièrement de son modeste village.
Il y a ensuite eu, toujours autoproduits, deux albums avec I & I Family. Le premier : « Jaam dong » (juin 2014) qui signifie « Only Peace », un cri du cœur pour la paix dans le monde, notamment en Afrique. Puis « Sweet & Tuff » (février 2016) qui tire son nom de la réalité que vivent nos frères africains. Tout aussi dure que douce. Vérité qui est finalement celle de chacun de nous.
Nouvelle étape aujourd’hui : la sortie de son 5ème album, toujours accompagné de sa famille de musiciens et autoproduit. Afreekan Children. Le plus abouti, une perle. Incontestablement, à mon sens, l’un des tout meilleurs albums Reggae de cette décennie. On oublie les difficultés financières, le combat de chaque instant et l’isolement parfois. On oublie le côté « tuff » de la vie. On écoute et on est submergé par tant de justesse et d’authenticité. Par le talent des musiciens, le magnétisme de la voix, par l’écriture, le sens et le lien entre les pistes. Cet album est un chemin. Il raconte simplement ce que je viens de raconter. Il est positif, il s’inscrit dans son époque et son environnement. 2018, Paris, le Monde, le terrorisme, la tragédie des migrants, ... Mais par-dessus tout l’espoir, l’Amour, la musique !
Pour tous les amateurs de Reggae, de musique tout simplement, j’en suis plus que persuadé, Afreekan Children sera un coup de foudre auditif. Car même s’il n’y a pas beaucoup d’argent derrière, peu de com', cet album ne peut pas passer inaperçu. Il est d’une qualité, d’une diversité et d’une uniformité rares. Pour ma part, je le considère déjà comme un chef-d’œuvre, une référence. Cette voix qui nous accompagne tout au long du chemin… Tantôt douce, tantôt puissante et grave, parfois au bord de la rupture. Toujours juste et exceptionnelle d’intensité. Harmonieuse, elle caresse les oreilles. Sincère, elle ouvre le cœur. Envoûtante, elle invite au voyage. Cette voix est si puissante qu'elle pousse à s’élever et à se dépasser. Inclassable car ouvert sur le monde, cet album ne se range dans aucune case. Il est riche de multiples influences : blues africain, reggae, rock, folk, hip-hop, soul, afrobeat, roots music ! Afreekan Children est tout simplement magnifique.
Alors, pour conclure ce monologue, je vous explique le concept. Nous sommes ici sur un circuit de distribution court. Du producteur au consommateur. Pas de majors pour appuyer, pas d’objet à vendre, c’est de la musique organique ! Circuit direct, pas de chichis
Pour l’écouter, c’est simple. Contactez mon ami Lëk Sèn sur sa boîte courriel : leklecool@hotmail.com Il vous donnera la procédure à suivre pour obtenir l’album. Cela ne vous prendra pas beaucoup de temps et vous coûtera moins qu’un restau, deux paquets de clopes, votre forfait téléphone, … Bref, c’est 15 eu (23 dol) pour permettre à mon frère de poursuivre son rêve et de continuer à nous régaler.
En vous remerciant d’avance chers tous, n’oubliez pas de me remercier une fois que le son glissera dans vos oreilles
One Love.
GrOuNdEd FrOiSsAn
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