Je ne vais pas vous parler en détail du livre, surtout parce que je ne l'ai pas fini, mais je tiens tout de même à vous le conseiller et aussi vous le recommander, en particulier à ceux qui s'intéressent au mouvement rastafari: ce livre, écrit simplement, regorge pourtant de détails et les recherches de cette journaliste sont tous simplement énormes: sûrement un des meilleurs livres accessibles à tout le monde sur le Gong...
mais c'est d'autre chose dont j'aimerais parler: je vais vous recopier un passage, et je vous laisse en tirer vous-mêmes vos conclusions:
Bongo Puru. Pendant des années je l'ai appelé Grand-Père. Il avait de longues locks blanches qui lui descendait jusqu'en bas du dos. Un jour, en 1963, je crois, la police les avait attaché à une corde et l'avait traîné par les cheveux derrière un camion. Ensuite on l'avait enfermé avec des centaines d'autres dans un enclos où ils avaient été laissés trois jours sans manger ni boire. Mais Bongo Puru n'est jamais parvenu à haïr les blancs. [...] Lorsque Bongo Puru a eu terminé son chalice, sa pipe d'herbe sacrée, je lui demandai s'il était jamais allé en Afrique. Il m'a d'abord dit non, puis il a souri de sa bouche sans dent: "Enfin si ! Dans une vision! "
Et il s'est mis, pour moi, à revivre l'instant magique où il s'était trouvé sur le pont étroit qui menait à l'Afrique par-dessus les gouffres. "Si étroit... A peine une planche. Un instant, j'ai eu peur, mais je me suis dit, ça ne sert à rien d'avoir peur, et j'ai marché bien droit, et je suis arrivé en Afrique!" C'est, symboliquement, l'histoire de tous les rastas.